Toutes les fautes qu'il y avait dans le monde, je les ai ramassées

Sous le commissariat de Koyo Kouoh et Dulcie Abrahams Altass

Avec des oeuvres de:

Papisto Boy

Maïsama

Leonore Mau

Thierno Seydou Sall

Isabelle Thomas

 

Entre les années 1974 et 1985, pendant qu’il travaillait sur son texte en 19 tomes L’Histoire de la sensibilité, le regretté écrivain et ethnologue allemand Hubert Fichte a effectué plusieurs voyages à Dakar. Accompagné par la photographe Leonore Mau, il explorait le potentiel d’une nouvelle façon d’habiter et de faire face à un monde auquel il se trouvait aux marges. Ces préoccupations l’ont conduit au centre psychiatrique de l’hôpital de Fann à Dakar, au milieu d’expériences en antipsychiatrie, où des méthodes locales de guérison – plus particulièrement le ndoep et le pinth – dominaient.

Fichte a également fait de nombreux entretiens et écrits sur un jeune peintre, Papisto Boy, qui créait des fresques murales à grande échelle dans les banlieues dakaroises, croisant des scènes de la mythologie sénégalaise, des cultures populaires mondiales et de l’iconographie religieuse dans un orchestre complexe et profond d’auto-identification syncrétique. Aux yeux de Fichte, le travail de Papisto Boy était l’exemple créatif par excellence du palimpseste inter-textuel qu’il considérait comme étant nécessaire afin de devenir vraiment postcolonial ; où l'altérité et la marginalité sont reconnues comme faisant partie d’une condition humaine universelle et où toute tentative de démarquer un Autre en particulier est ainsi rendue nulle et non avenue.

 

Pour répondre à l’appel à action de Fichte (1980) « Je vous supplie de construire des murs, pour que Pape Samb puisse les peindre ! » et à la rareté des murs restants de Papisto Boy dans le paysage urbain dakarois touché par un processus accéléré de changement, cette exposition offre ses murs aux archives de cet artiste pionnier. Comprenant photographie, vidéo et dessin, il s’agit d’un dialogue entre des artistes qui, de plusieurs manières, ont des histoires entremêlées à celles de Papisto et de Fichte. Leurs pratiques puisent dans des positions de marginalité et de sensibilité, travaillant principalement dans la sphère publique ; en ce faisant ils continuent la quête de Papisto Boy et de Hubert Fichte pour une humanité réellement ouverte.  

 

Cette exposition est organisée à l’occasion du projet en plusieurs étapes Hubert Fichte: Love and Ethnology (Hubert Fichte: Amour et Ethnologie) sous la direction artistique de Diedrich Diederichsen et Anselm Franke, qui joint des réponses artistiques aux traductions de l’Histoire de la sensibilité dans certains des pays qu’il a visités.

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