Zas Ieluhee, artiste camerounaise originaire de Douala, puise dans ses racines Bamiléké et Tikar pour nourrir son art. Son nom d’artiste, signifiant « la lune » en médu-néter, reflète son lien avec les spiritualités ancestrales et son engagement pour décoloniser les imaginaires.
Autodidacte, elle conjugue art et recherche pour explorer la méméfication des personnes
noires et la fragmentation des mèmes, en particulier dans le cadre de la guerre mémétique, un processus de mutation insidieuse des concepts dans le but de coloniser les esprits.
Zas s’inspire des sciences physiques, des spiritualités précoloniales et de la mémétique
pour vulgariser des savoirs ancestraux et scientifiques. Son langage visuel, élaboré lors
d’une collaboration avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2020, est devenu central dans sa pratique, apparaissant dans ses articles, illustrations et œuvres autonomes, notamment la série Abstraction.
Sa publication scientifique Light Work: Black Memes’ Life Cycles and Fragmentation, parue dans The Critical Meme Reader III, a confirmé son rôle de pionnière dans l’étude
des mèmes. En 2024, elle a été invitée à la prestigieuse Black Artists Retreat, initiée par Theaster Gates et soutenue par LUMA Arles, où elle a présenté son poème Expressing
Myself.
Zas finalise actuellement Ga Yanga, un court-métrage alliant poésie, scènes du quotidien africain et visions 3D post-apocalyptiques, tout en poursuivant ses recherches en
mémétique.