RAW Material Company a le plaisir de vous inviter au Fridays @ RAW avec le journaliste sénégalais Aboubacar Demba Cissokho, qui présentera sa dernière publication FESPACO – Par-delà les écrans, à la Zone B, rue sans soleil, Villa 2A, le vendredi 11 juillet à partir de 17h.
L’événement marquera la sortie de la publication, avec une conversation entre Aboubacar Demba Cissokho et le professeur Ibrahima Wane.
*** Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a plus de cinquante ans. On s’en réjouit et s’en exclame à très juste raison parce que la tenue régulière de cette manifestation culturelle relève presque du miracle dans un contexte burkinabè où la culture n’est pas – sauf dans la parenthèse de la Révolution sous Thomas Sankara – une priorité déclinée en politique structurée capable de contribuer au développement économique et social du pays.
Evénement culturel qui, depuis sa création en 1969, offre à la production cinématographique et aux professionnels, une tribune sans nulle autre pareille, le festival est parfaitement intégré au tissu social, politique et économique du Burkina Faso. Il y a ainsi comme une force invisible, soutenue par une conscience diffuse très forte de ce que le festival représente pour l’image du Burkina Faso, et l’importance qu’il a pour le continent et sa diaspora, qui en fait, tous les deux ans, un lieu d’évaluation de l’état des productions sur le continent.
Chaque édition est vécue par les milliers de festivaliers et leurs hôtes burkinabè comme un moment de retrouvailles, de fête et de communion, au point que le Fespaco, comme le souligne l’ancien directeur général du Centre cinématographique marocain, Nour-Eddine Saïl, est devenu « essentiel à l’existence du cinéma africain ». Né d’une cinéphilie militante en 1969, année de sa première édition, le Fespaco se tient régulièrement. La magie ou le miracle, si l’on peut parler ainsi, c’est l’attraction qu’il exerce sur ses visiteurs (professionnels, critiques, journalistes, cinéphiles…) dont certains le fréquentent assidument depuis plus de quarante ans. Il se tient. Contre vents et marées !
Le contenu du livre va donc de la première édition que l’auteur a couverte en 2003 à la 27ème qui s’est déroulée en février-mars 2023. Aboubacar Demba Cissokho revient ainsi sur vingt ans de couverture du plus grand événement consacré aux cinémas d’Afrique. Son récit illustré de photos, et agrémenté de faits historiques d’anecdotes et d’interrogations sur l’identité et la vocation militante du Fespaco, est un véritable carnet de route qui se construit autour de critiques de films, de chroniques, d’entretiens, de portraits, de reportages sur des sujets qui complètent et rythment l’actualité du Fespaco et nourrissent la mémoire de celui-ci.
Le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), figure tutélaire du festival, que les Burkinabè appelaient affectueusement ‘’l’aîné des anciens’’, a une fois dit : « Nous avons créé le Fespaco. Maintenant, le Fespaco nous porte. » (Entretien accordé en 2003 au journaliste burkinabé Yacouba Traoré, en marge du tournage de Moolaade, son dernier film). S’il est vrai que le festival est parti de la volonté de cinéphiles passionnés, il est tout aussi remarquable de constater que, cinquante ans après sa première édition, c’est lui qui fonctionne comme un aimant, attirant à lui toutes sortes de forces.